Brève histoire du cinéma érotique japonais


A la suite des mouvements étudiants des années 1960 au Japon, des cinéastes déplacent les interdits sur la sexualité et l’érotisme. Désir et plaisir empruntent d’autres pentes plus extrêmes et provocantes. L’Empire des sens (1976) d’Ôshima Nagisa (en photo) illustre ce virage. De nombreuses scènes furent censurées au Japon.

L’absence de tabou autour des poils pubiens que la législation a chassés pendant des décennies, a produit une infinie variation de fantasmes. Il n’y a pas de moralisme dans le jeu de l’amour et de la cruauté. Les scènes sado-masochistes ou fétichistes, d’une violence parfois insoutenable, ne sont pas rares.
Projeté dans de petites salles, le pinku-eiga (cinéma rose, érotique), longtemps frappé de la honte pour, disait-on, sa nullité artistique, apparaît avec le recul comme l’expression d’une dénonciation de l’ordre social.

Les étreintes filmées par le pape du genre, le libertaire Wakamatsu Kôji (né en 1936) demeurent anthologiques. Dans les années 1970, le studio Nikkatsu évite la faillite en lançant une série intitulée « roman porno » dont le maître est Tanaka Noburu (1937-2006), influencé par le surréalisme.

Ce genre représente près de deux tiers de la production jusqu’à l’arrivée de la vidéo dans les années 1980 qui engendrera l’érotico-trash. Aujourd’hui les films érotiques japonais sont d’une violence inouïe avec des scènes SM parfois insoutenables, signe de la surenchère d’une époque et d’un public qui pousse de plus en plus loin les limites, signe aussi d’une société et de mœurs.

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